Jusqu’à notre prochaine rencontre, je vais vous demander, chaque jour, de vous poser plusieurs fois la question suivante : « Que pourrais-je faire activement pour faire empirer ma situation ? Que devrais-je dire (ou ne pas dire), faire (ou ne pas faire), penser (ou ne pas penser), si je voulais volontairement augmenter mes problèmes, aggraver mon mal-être ? »
Grand classique des tâches paradoxales proposées par les intervenants systémiques et stratégiques à leurs patients1, le « comment aggraver ? » suscite bien souvent l’étonnement, l’incompréhension, voire même une certaine résistance chez les personnes à qui on le propose. Et ils ne sont pas les seuls, car les professionnels qui débutent dans l’acquisition de notre approche de résolution de problème, craignant souvent de voir la situation s’aggraver, hésitent eux-aussi souvent à proposer une tâche de ce genre à leurs patients. N’étant pas suffisamment convaincus de la pertinence de cette question, ils seront certainement beaucoup moins convaincants s’ils sont amenés à proposer cette tâche d’une façon hésitante et ils auront donc à faire face à de nombreuses objections :
– Je ne suis pas certain de comprendre. Vous voulez que je fasse des choses pour aggraver ma situation?
– Non, je vous demande juste de réfléchir à ce que vous pourriez faire si vous vouliez l’aggraver, mais, bien entendu, surtout pas de le mettre en œuvre…
– Ne serait-il pas plus judicieux que je réfléchisse à ce que je pourrais faire pour aller mieux ?
– Vous pouvez faire ça aussi, mais, si j’ai bien compris, vous avez déjà passé beaucoup de temps à essayer d’imaginer des moyens de venir à bout de vos difficultés, et vous n’avez pour le moment pas encore trouvé. C’est pourquoi, avant d’essayer d’aller mieux, je vous propose dans un premier temps d’identifier les choses qui vous font aller plus mal…
– Mais si je pense à ces choses négatives, est-ce que je ne risque pas d’aller encore plus mal ? Ne vaudrait-il pas mieux envoyer de « bonnes » pensées positives à l’univers ?
– Hmm… vous pouvez essayer, mais, sur la base de mon expérience, j’ai bien peur que ce ne soit pas suffisant pour résoudre votre problème…
L’objet de cet article est de montrer que, bien amenée et bien maniée, et en dépit des objections qu’elle suscite parfois, cette tâche n’en demeure pas moins un outil stratégique que l’on aurait tort de laisser de coté.
Indications thérapeutiques
A un premier niveau, cette tâche agit souvent comme un recadrage qui permet d’amener la personne à se rendre compte par elle-même de toutes les choses qu’elle fait et qui alimentent son problème. Elle permettra par exemple de faire ressentir à la personne que, paradoxalement, toutes les tentatives de contrôle qu’elle met en place pour faire face à son problème sont non seulement inefficaces mais encore l’amènent à perdre encore plus le contrôle de sa situation. Et dans la mesure où le principe de toute intervention stratégique est de « bloquer » ces tentatives de solution aggravantes, leur identification par la personne préparera le terrain pour l’ensemble du travail thérapeutique. En outre, comme le soulignait déjà Blaise Pascal, « on se persuade mieux, pour l’ordinaire, par les raisons qu’on a soi-même trouvées, que par celles qui sont venues dans l’esprit des autres ». L’intervenant a donc intérêt de rendre la personne active dans l’identification des mécanismes de fonctionnement de son problème s’il souhaite pouvoir la mobiliser dans le travail.
Par son coté inattendu, surprenant, cette tâche a aussi l’avantage d’attirer l’attention de la personne, d’éveiller son intérêt. A un cadre qui se sentait en danger de burn-out et à qui ses proches et ses collègues avaient déjà, sans succès, prodigué de nombreux conseils de « bon sens » du type : « repose-toi un peu, fais-en moins, prends-soin de toi… », on donna l’injonction suivante:
« Je vais vous demander, 3 fois par jour, de vous arrêter un moment pour réfléchir et de vous poser la question suivante : que devrais-je faire ou ne pas faire au cours des prochaines heures, si je voulais être certain de rentrer chez moi ce soir complètement épuisé, à bout de forces, et de m’approcher encore plus de l’effondrement. En gros, si je voulais volontairement aggraver ma situation… »
Cette tâche est également très utile lorsqu’on travaille avec des personnes qui ont le sentiment qu’elle n’ont aucune prise sur leur problème. Ces personnes, qui ont le sentiment de subir passivement leur situation problématique, peuvent être très difficiles à mobiliser, car elles attribuent ce dont elles souffrent exclusivement à des causes extérieures (les autres, le destin, la maladie…). Puisque ces personnes ont le sentiment qu’elles ne peuvent pas influencer leur problème, toute tentative pour les amener à réfléchir à une solution qui viendrait d’elles risque de se heurter à d’énormes résistances. C’est pourquoi on dira, par exemple, à une personne : « Je comprends que votre ex-mari est un pervers narcissique qui vous rend la vie complètement impossible, et lui, je me dis que vous n’allez probablement pas pouvoir le changer… En revanche, j’aimerais vous demander de réfléchir à la question suivante : « Si vous vouliez lui rendre la tâche encore plus facile, l’aider à rendre votre vie encore plus infernale, comment pourriez-vous vous y prendre ? » » L’intérêt d’une telle proposition est dans le message implicite qu’elle véhicule, à savoir : « Si je peux encore aggraver ma situation, c’est que j’ai une certaine possibilité d’influence sur elle. » Elle permet alors de responsabiliser ces personnes et de les rendre progressivement plus actives dans le processus de résolution de leur problème. 2
Le principe de cette technique est bien connu des hypnothérapeutes qui travaillent sur la perception de la douleur, et qui demanderont souvent dans un premier temps à leur patient de faire l’expérience d’essayer d’augmenter l’intensité de la douleur qu’ils ressentent… « si je peux l’augmenter, c’est que je peux aussi la diminuer… ».
On peut distinguer deux variantes de cette tâche, l’une axée directement sur l’observation des situations problématiques : « Soyez attentif, à chaque fois que vous êtes confronté au problème, sans encore rien changer, observez tout ce que vous faites ou ne faites pas, dites ou ne dites pas… ». On utilisera cette version quand, lors de l’entretien, beaucoup de tentatives de solutions sont déjà apparues, et que la personne a déjà pu s’apercevoir rationnellement que certaines choses qu’elle faisait aggravaient le problème. Dans ce cadre là, le « comment aggraver » va permettre à la personne non seulement de comprendre rationnellement, mais aussi de ressentir l’effet aggravant de ses tentatives de solution. L’autre version, plus indirecte, est une tâche d’imagination qui peut être proposée avec un langage « hypnotique » : « Imaginez, si pour une raison bizarre, vous vouliez volontairement aggraver votre problème, comment faudrait-il vous y prendre? Que devriez vous faire ou ne pas faire… »
La formulation complète de la tâche pointe non seulement ce que la personne fait activement pour aggraver, mais aussi ce qu’elle ne fait pas, ce qu’elle tait, alors que, dans ce contexte précis, elle devrait dire et/ou intervenir. Elle dirige l’attention vers les aspects « en creux », donc moins visibles, des interactions. Ces tentatives de solution d’évitement sont souvent plus difficiles à repérer, notamment parce que leurs conséquences négatives mettent parfois plus de temps à apparaître. Ainsi, une mère dont le fils de 5 ans s’est fait renvoyer de l’école pour ses comportements « extrêmes » (à chaque frustration, il se met en danger physiquement et terrorise son enseignante…), et qui ne comprend pas pourquoi cela arrive… En effet, tout se passe toujours très bien à la maison : connaissant le fort caractère de son fils, elle parvient à maintenir un certain équilibre en lui évitant depuis son plus jeune âge toute frustration…
Cette tâche met aussi l’accent sur ce que la personne pense, ou ne pense pas, ce qui peut prendre la forme d’un discours intérieur auto-dépréciatif, de ruminations anxieuses, de croyances qui ne sont parfois pas formulées clairement… Ces instances précoces des interactions, souvent non-conscientes, sont plus difficilement repérables par la personne – et donc par l’intervenant – mais n’en jouent pas moins souvent un rôle très important dans la perception que la personne a de son problème, et donc dans sa façon d’y réagir.
A quel moment l’utiliser ?
Giorgio Nardone, dans Psychosolutions3, considère que cette technique est « souvent le premier pas qu’il faut faire pour produire un changement », car elle permet au thérapeute et au patient de commencer à bien identifier les principales tentatives de solution. John Weakland, Dick Fisch et Lynn Segal, dans Tactiques du Changement4, soulignent quant à eux que le « comment aggraver » peut aussi bien être utilisé comme tâche d’ouverture, que comme tâche de consolidation, lorsque certains changements ont commencé à apparaître, mais que la personne n’a pas encore pu identifier ce qui a permis ces changements. On lui dira alors, par exemple : « Je voudrais vous poser une question qui pourra vous paraître étrange… vous êtes venu ici pour résoudre ce problème… et aujourd’hui les choses vont déjà mieux… ce que je voudrais vous demander c’est que devriez-vous faire si vous vouliez revenir à votre situation de départ, si vous vouliez tout gâcher, réduire à néant tous les progrès que vous avez fait jusqu’ici? Parce que tant que le terrain n’est pas complètement déminé, il est important de savoir où se trouvent les mines, afin de pouvoir éviter de marcher dessus. » Cette réflexion pourra être proposée comme « tâche » à effectuer jusqu’à la prochaine séance ou faire l’objet d’une discussion en séance entre la personne et le thérapeute.
Précautions d’utilisation
Nous attirons l’attention du praticien sur le fait que, selon la vision du monde de la personne et de son entourage, cette tâche peut parfois être rejetée, voire même mettre en péril la relation thérapeutique. On citera l’exemple d’une femme très dépressive qui était venue nous consulter, à qui nous avions proposé de réfléchir à « comment aggraver sa situation » et à qui son mari, adepte farouche de la pensée positive, avait vigoureusement déconseillé à son épouse de mettre en pratique notre suggestion… Une autre fois, une personne souffrant de troubles anxieux mit un terme au suivi thérapeutique en nous signifiant que ce que nous lui proposions allait tellement dans le sens opposé de tout ce qu’elle-même et son entourage essayaient de faire, qu’elle préférait arrêter… Il conviendra donc d’être prudent dans le maniement de cette injonction thérapeutique.
Le cadrage de cette tâche étant fondamental pour qu’elle puisse être considérée comme possible et utile, d’importantes précautions oratoires sont souvent nécessaires. Pour recadrer la peur d’aller dans le négatif, on pourra utiliser diverses explications, techniques rhétoriques de confusion, arguant par exemple que « le cerveau aime examiner des hypothèses et se prépare mieux à choisir en le faisant… » ou que « ne pas parcourir tout l’éventail des choix (en ne sélectionnant par exemple que les éléments positifs ou porteurs d’espoir) on peut souvent, contrairement à ce qu’on imagine, augmenter l’angoisse… car alors l’imagination se met à broder à cet endroit… »
On pourra également s’appuyer sur des images, des métaphores, en arguant que « si vous arrivez à savoir comment les choses ont pu se tordre alors vous saurez mieux comment les redresser… » mais aussi, « quand on a appris à connaitre les endroits où se trouvent les pierres sur le chemin, on sait mieux comment les éviter » ou « si on sait où se trouvent les pièges, on sait aussi comment ne pas y tomber… »
Autres tâches connexes
Une tâche proche du « comment aggraver » est « une peur plus grande ». Dans ce cas, le thérapeute qui a identifié certaines tentatives de solution aggravantes demandera à son patient, à chaque fois qu’il les met en œuvre, de se dire « en faisant cela, je suis en train d’aggraver ma situation. » Cette tâche vise à rendre les tentatives de solution aversives en s’appuyant sur la peur que le patient a de voir sa situation continuer à se détériorer. « Sachez qu’à chaque fois que vous faites cela, vous aggravez le problème. Même si vous ne pouvez pas encore vous empêcher de le faire, au moins sachez que vous aggravez… Pour le moment, je ne vous demande donc pas encore d’arrêter de le faire, juste de vous dire, à chaque fois que vous le faites : « j’aggrave ma situation » ». L’avantage de cette formulation, qui insiste paradoxalement sur le fait que la personne ne doit, pour le moment encore, pas arrêter ses tentatives de solution, c’est qu’elle amène bien souvent la personne à le faire, ce dont le thérapeute pourra s’étonner en disant : « Oh, vous êtes allée plus vite que je ne l’avais imaginé ! »
Un autre grand classique des tâches de consolidation lié au comment aggraver consiste à « prescrire la rechute », à savoir, à proposer à la personne de faire l’expérience de remettre en œuvre ponctuellement ses tentatives de solution, afin de lui permettre de vérifier qu’elles sont bel et bien efficaces pour aggraver sa situation… Dans notre pratique, cette tâche paradoxale est peu à peu tombée en désuétude, remplacée par le fait de simplement évoquer avec le patient une rechute possible en cas de reprise des tentatives de solution.
Exemples d’utilisation
A une mère qui mêne une guerre incessante à son fils adolescent pour essayer de l’amener à travailler davantage pour ses études, on proposera :
« A chaque fois que votre fils rentrera de l’école j’aimerais vous demander de vous poser la question suivante : si je voulais, à coup sûr, le dégoûter complètement de l’école, faire en sorte de le rendre allergique à tout ce qui a à voir avec les études, et qu’il prenne des distances par rapport à ce que je dit, qu’il réagisse de plus en plus mal et que notre relation se détériore durablement, que devrais-je faire, que devrais-je lui dire ? »
Dans une escalade symétrique au sein d’un couple, alors que chacun des deux protagonistes attend que l’autre change son attitude pour pouvoir espérer une amélioration de la situation (problème classique de « ponctuation » des interactions dans lequel « il suffirait que l’autre bouge » mais où chacun attend passivement que les choses changent), on pourra, par exemple, dire au mari :
« J’ai bien compris que c’est madame qui devrait apprendre à ne plus se mettre à bouder à la moindre occasion, et que vous ne pouvez réagir autrement qu’en la questionnant, en essayant de la raisonner et en lui disant qu’elle n’a pas de raison de se vexer à chaque fois que vous la voyez se renfrogner… Mais comme cela semble être extrêmement difficile pour elle de réagir autrement pour moment, j’aimerais que vous vous posiez la question suivante, les prochaines fois que vous verrez son visage se fermer : « Que pourrais-je faire si je voulais faire en sorte de faire dégénérer cela en une crise extrêmement pénible ? » »
Cette tâche est facilement transposable dans d’autres contextes, par exemple professionnels. Lors de l’accompagnement d’une équipe de direction au sein de laquelle chaque chef de département renvoie systématiquement la faute sur les autres (le directeur de la production attribue les délais aux retards du département achats… le responsable des achats souligne que si les spécifications des pièces venant des méthodes étaient arrivées à temps, ces pièces auraient été commandées depuis longtemps… les méthodes se disent dépendantes de l’ingénierie, qui dit ne pas avoir reçu les besoins de la production à temps, etc…), on proposera à chaque responsable de département de réfléchir à toutes les façons dont il pourrait volontairement aggraver la situation de l’entreprise, et de présenter ses stratégies de sabotage au reste de l’équipe… La stratégie du « comment aggraver » fait alors l’objet d’un brainstorming dans lequel les autres collègues lui suggèrent d’autres façons encore plus efficaces pour aggraver… Une telle proposition « bloque » les tentatives de solution des membres de l’équipe consistant à essayer de rejeter la responsabilité des problèmes sur les autres. On devra bien entendu souligner que la question s’applique uniquement à ce que la personne pourrait faire elle-même pour aggraver, afin d’éviter qu’un problème de compréhension n’amène très vite les personnes à souligner que les autres devraient arrêter ceci ou cela…
Exemples de résultats
On l’a vu, il arrive souvent que cette tâche permette aux personnes d’identifier certaines de leurs propres tentatives de solutions, ce qui pourra servir de point de départ pour la suite du travail. Ainsi, une jeune femme très déprimée, à qui nous avions prescrit de réfléchir au « comment aggraver » chaque soir lorsqu’elle se sentait mal, et qui était revenue avec de nombreuses pistes intéressantes : « Je pourrais rester seule chez moi à broyer du noir, me demander si mes amis m’aiment vraiment, continuer à fréquenter cette fille qui ne fait que de se plaindre et parler d’elle, téléphoner à cet ami dont je suis très amoureuse (et qui est amoureux d’une autre fille) pour me plaindre de mon mal-être… » Ces différentes pistes purent être exploitées et approfondies dans la suite du travail thérapeutique.
Dans certains cas, il peut même arriver que la personne arrête directement d’avoir recours à ses tentatives de solution et en ressente déjà les effets positifs. Ainsi cet homme qui disait ne pas pouvoir réagir aux bouderies de sa femme autrement qu’en essayant de la raisonner, et qui, en réfléchissant au « comment aggraver » avait trouvé les ressources pour changer sa propre attitude dans ces situations fort pénibles pour lui.
Cette tâche ne produit parfois pas d’effets exploitables directement pour la suite de l’intervention. Mais même si elle est parfois mal comprise, elle peut néanmoins donner matière à exploration et clarification. Ainsi, une patiente souffrant de graves crises d’angoisse, et à qui le thérapeute avait prescrit le « comment aggraver » revint en deuxième séance en lui disant qu’elle avait bien réfléchi à ce qui aggravait sa situation. Elle avait identifié que le fait de se mettre à pleurer devant ses collègues était quelque chose de très aggravant (et qui lui arrivait encore très souvent). Elle en concluait qu’il lui fallait à tout prix faire bonne figure pour éviter d’aggraver sa situation… Le thérapeute lui demanda alors si elle avait actuellement un système pour éviter à coup sûr de se mettre à pleurer devant ses collègues ? Et elle dut convenir que non, effectivement. Le thérapeute lui fit alors remarquer : « Vous voyez, je pense que vous vous dites « il ne faut surtout pas… que je craque, il ne faut surtout pas que je pleure, il ne faut surtout pas que… » et quand vous faites ça, vous augmentez la pression sur vous-même, donc vous augmentez votre stress. Vous réalisez ça ? Plus vous allez essayer d’être forte, et d’apparaître détendue et pas stressée, plus vous risquez de craquer… » On le voit, dans un premier temps, la patiente avait analysé les choses d’une façon qui allait dans le sens de ses tentatives de solution (il faut absolument que je fasse bonne figure), mais la discussion autour de ses observations a permis au thérapeute d’amener progressivement un recadrage qui souligne l’effet aggravant de ces tentatives de contrôle de ses émotions.
Conclusion
Au-delà de l’intérêt que revêt la tâche du « comment aggraver » pour nos patients, et que nous espérons avoir illustré dans le cadre de cet article, nous ne saurions trop recommander aux professionnels de la relation d’aide qui se sentent bloqués dans l’accompagnement d’un de leurs patients de faire usage de cette tâche pour eux-mêmes : « Si je voulais aggraver la situation de ce patient, ou détériorer ma relation avec lui, que pourrais-je dire, ne pas dire, faire, ne pas faire, penser, ne pas penser… ? »
Vous ferez alors l’expérience de cette pratique, qui propose une voie élégante et efficace pour sortir de votre propre cadre de référence quand il est devenu trop étroit et pour déjouer les pièges dans lesquels vos propres constructions de la réalité vous enferment peut-être parfois.
Un article de Guillaume Delannoy, Vania Torres-Lacaze et Annick Toussaint, initialement publié en août 2015 dans la revue Hypnose et Thérapies brèves n° 38.